Non au petit réacteur nucléaire dans la sucrerie de Bazancourt!
Les écologistes de la Marne, des Ardennes et les élu·es écologistes de la région Grand Est appellent Cristal Union à revenir à la raison et à abandonner son projet de réacteur nucléaire au sein de son complexe industriel de Bazancourt.
La start-up nation, aussi attirante qu’elle soit pour certain·es, ne devrait pas s’étendre au nucléaire qui est un sujet sérieux et doit le rester. Les effets d’annonce pour faire gonfler les cours en bourse de jeunes sociétés énergétiques comptant sur la crédulité d’industriels à la recherche de solutions de décarbonation ne sont pas acceptables.
La technologie présentée dans la presse n’est pas encore au point et ne le sera, au mieux, qu’en 2050, bien trop tard vue l’urgence climatique. Le combustible nécessaire pour faire fonctionner le réacteur ne peut être produit, selon le calendrier présenté par Jimmy Energy, que dans la Russie de Poutine. Voulons-nous que la Marne contribue à financer l’agression de l’Ukraine et contrecarre les sanctions européennes ?
Ludivine Pérard, conseillère régionale de la Marne et membre de la commission environnement pose la question de la pertinence d’un tel investissement : “Personne ne peut décemment garantir que l’industrie consommatrice de l’énergie sera là pendant toute la durée de vie du réacteur”. Mais sans gros consommateur, impossible d’écouler la production donc pas de viabilité économique. Le risque de dilapider les 32 millions d’euros d’argent public investis est donc trop élevé. Il est urgent de stopper la machine à cash et de réorienter les fonds de France 2030 vers des projets industriels bénéfiques pour toutes et tous : sobriété, efficacité énergétique, renouvelables.
Surtout, nous, écologistes, sommes extrêmement inquiet·es face à cette annonce. Comment un opérateur économique peut-il arriver à se dire qu’un réacteur nucléaire au sein d’un complexe industriel comportant un site Seveso seuil haut est une chose sérieusement envisageable ? Les salarié-es et riverain-es du site sont-ils et elles prêt-es à voir circuler des matières radioactives à proximité de leur lieu de vie ou de travail ?
Pour Christophe Dumont, conseiller régional des Ardennes, le cœur du problème c’est l’ajout du risque au risque : “Que se passerait-il sur le complexe industriel en cas d’incident ou d’accident, d’attentat ou de conflit armé ? Qui peut garantir avec certitude que le territoire ne sera pas contaminé ? Qui peut garantir que les produits sucriers seront totalement exempts de contamination ?” Le cadre juridique actuel ne permet pas de répondre à ces questions.
À l’heure de la nécessaire décarbonation des usages (qu’ils soient industriels ou pas), ce ne sont pas des chimères technologiques radioactives, fussent-elles bas carbone, qui devraient guider l’action du groupe Cristal Union.
Pour ces raisons, nous demandons à Cristal Union d’abandonner son projet, leurre technologique coûteux et irréaliste, et de trouver une alternative de type chaleur renouvelable pour décarboner son approvisionnement énergétique. Il serait irresponsable de faire tomber les salarié-es de l’industrie sucrière et les communes riveraines dans le mirage de l’atome.