Travaux et projets dans le Grand Reims : Une couche de peinture verte ne suffira pas !
Le Maire de Reims et la Présidente du Grand Reims font de nombreux progrès.
Ils intègrent volontiers dans leur discours les éléments de langage des écologistes et traduisent avec une couche de peinture verte quelques projets somme toute intéressants : aménagement des berges du canal, revitalisation des places, création de parcs de proximité. Mais les arbres (abattus !) ne peuvent cacher la forêt de leurs projets néfastes.
En effet, quatre exemples montrent bien que, même si le discours évolue et que des améliorations s’insèrent çà et là, les actes eux restent globalement identiques, d’abord au service de l’économie et de l’attractivité touristique, au détriment du bien être des habitants et de la transition écologique :
1. Alors que le Grand Reims met en place son observatoire de l’action climatique, et que des solutions alternatives existent, le Maire et la Présidente du Grand Reims donnent leur accord à la construction des centrales de bitume et de béton sur La Neuvillette ! Ces projets qui aggraveront la pollution de l’air déjà très élevée sur le secteur sont pourtant vivement contestés par la population qui s’est organisée en association (recours auprès du préfet, réunions publiques, pétition) ;
2. Alors que le tribunal administratif a jugé inutile l’extension de la ZAC Blancs Monts 2 à Cormontreuil, et qu’il y a urgence à appliquer le plan zéro artificialisation nette (ZAN), la Présidente du Grand Reims et le maire de Cormontreuil signent un accord pour une extension de 12 hectares au détriment de terres agricoles.
3. Alors que la zone d’activité autour de Cristal Union à Bazancourt-Pomacle et les méthaniseurs industriels dans ce secteur apportent déjà de nombreuses nuisances pour la population, en termes de trafic, de sécurité et d’odeurs, et alors que la zone des Sohettes située à deux pas, de l’autre côté de l’autoroute, est presque inoccupée, le Grand Reims a présenté son projet d’extension sur 24 hectares sur Bazancourt, Pomacle et Boult-sur-Suippe. La population est mobilisée pour exprimer ses inquiétudes face à une ambition anachronique, qui va encore confisquer des terres agricoles et entrainer une augmentation du trafic routier et des pollutions.
4. Alors que le Programme Local de l’Habitat prévoit sur Reims la construction entre 2019 et 2024 de 4.500 logements, et que l’Insee indique chaque année une baisse de la population rémoise, nous constatons à ce jour déjà plus de 6.000 logements construits, dont 95% sur la base de la règlementation thermique la moins performante, RT 2012 et non RT 2020. Comment comprendre cette démesure, alors que Reims ne manque pas de logements et que plus de 50.000 passoires énergétiques exigent une rénovation urgente ?
Les belles paroles ne peuvent cacher l’amer constat, le non-respect des jugements de tribunaux, le non-respect des programmes locaux votés, l’inaction climatique vis-à-vis de la population et de la biodiversité, l’extension productiviste. Madame La Présidente, Monsieur Le Maire, quand pensez-vous agir véritablement pour assurer une transition écologique compatible avec l’urgence du dérèglement climatique ?
Evelyne BOURGOIN, secrétaire Les écologistes Marne