Qui va nous nourrir ?
L’approvisionnement de nos cantines, celles de nos enfants et de nos anciens, peut être un formidable levier pour l’agriculture de notre agglomération et de notre département.
Pendant longtemps, et jusqu’en 2014, Charleville-Mézières était montrée en exemple partout en France pour avoir introduit 20 % de produits bios dans ses cantines avant que la loi Grenelle ne l’y oblige, cela avait permis la création ou la sauvegarde de nombreux emplois agricoles alentour.
Les paysans s’étant organisés pour livrer notre cuisine centrale pouvaient approvisionner aussi les écoles de Reims et les hôpitaux et lycées de Champagne- Ardenne, un cercle vertueux s’était créé.
Depuis 10 ans le bio et le local ne sont plus une priorité ici, Charleville-Mézières n’atteint plus les 20 % de bio dans ses cantines, la ville régresse alors même que la loi EGalim prévoit 50 % de produits locaux, de qualité et durables, dont 20 % de produits biologiques dans les repas des cantines.
2014 c’est aussi l’année de naissance des projets alimentaires territoriaux, qui ont pour ambition de fédérer les différents acteurs d’un territoire autour de la question de l’alimentation, et d’assurer la transition agricole en rapprochant les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités locales et les consommateurs et permettre de développer les relations entre les territoires urbains et ruraux .
Ardenne Métropole a attendu 10 ans pour s’y mettre, pour adopter un projet alimentaire, projet édulcoré qui a fait l’impasse sur la concertation, pourtant tape essentielle du processus ! Pendant ces 10 ans un éleveur sur 6 a encore disparu dans notre agglomération, et la moisson catastrophique de l’été, conjuguée à la récente épizootie de fièvre catarrhale, risque de marquer une nouvelle étape dans ce plan social qui frappe nos campagnes.
Nous avons perdu ici 10 ans, à l’heure ou un paysan sur 2 partira a la retraite a moyen terme , qui va nous nourrir ?
Christophe Dumont pour la liste écologiste et citoyenne