Le drame du 10 juin dans le collège Françoise Dolto : un cri l’alarme pour une prévention digne de ce nom

Les écologistes de Champagne-Ardenne expriment leurs plus sincères condoléances à toute la famille de Madame Mélanie Grapinet, assistante d’éducation assassinée ce 10 juin. Nous pensons à la victime, à ses proches, mais aussi aux élèves et à toute la communauté éducative du collège Françoise-Dolto de Nogent, dont nous partageons le choc et la douleur.

Ce meurtre abominable, au sein d’un établissement éducatif, nous interpelle et nous questionne collectivement. Face à l’horreur, nombreux sont les commentateurs politiques et médiatiques, se livrant à une surenchère hystérique autoritaire et punitive. Nous ne voulons pas prendre part à ce triste spectacle
d’autant plus indécent qu’il est vain.

Oui, l’école doit redevenir un lieu sécurisé. Oui, nous devons protéger l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, nous devons protéger les élèves des actes de folie destructrice. Mais, il serait dangereux de laisser croire qu’un système répressif aussi performant soit-il pourrait empêcher tout acte délirant. Ce drame dépasse le cadre sécuritaire, il s’agit d’un enjeu social qui ne sera pas réglé par davantage de présence policière ou l’installation de portiques.

Il est indispensable de se pencher sur le problème de la santé mentale de nos jeunes. Dans le cadre scolaire, il est urgent de développer des politiques préventives qui permettent un réel travail de proximité. Ce sont forcément des moyens humains avec des équipes éducatives informées, proche de nos élèves et de leur famille, du personnel compétent pour identifier troubles du comportement et fragilités psychosociales. Ce sont des établissements avec des outils et des moyens pour proposer des réponses adaptées. La réalité est que l’Éducation Nationale manque cruellement d’infirmières et de médecins. 

Mais, au-delà de l’école, il est urgent de redonner des moyens à notre système de santé pour améliorer la santé mentale individuelle. Le secteur de la santé mentale est en état de crise en France. Et, celle des jeunes dans notre pays est inquiétante car elle se dégrade. L’Etat ne peut continuer de l’ignorer.

Evelyne BOURGOIN