La triple faute
L’Année 2025 aura marqué des reculs inouïs en matière d’écologie, gommant 20 ans d’avancées en matière de lutte contre le changement climatique. Le réseau Action Climat a compté 43 reculs de l’état pour le seul 1er semestre 2025 !
Premier recul : la loi Duplomb-Menonville, loi qui visait la réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde tueur d’abeilles, potentiellement cancérigène ; elle permet aussi de faciliter la création et de l’extension des élevages industriels, cette loi aura des conséquences graves sur notre vie quotidienne, en particulier sur la qualité de l’eau, question centrale des années prochaines
Deuxième recul : le coup d’arrêt aux renouvelables :
le prix de rachat en baisse pour les projets solaires sur les toits, la moindre exigence pour l’obligation des ombrières sur les parkings ,tout cela risque de sonner le glas de la filière, les projets ne se feront plus, ou avec des panneaux chinois. Et ce d’autant que la Région amplifie ce recul en se désengageant cette année du financement des études pour le solaire en toiture en injonction directe dans le réseau.
Troisième recul : la suspension de MaPrimeRénov' :
La résorption des passoires thermiques est la première chose à faire, en les résorbant, on lutte contre le désordre climatique, on donne du travail aux artisans et on réduit la facture d’énergie des plus précaires ; Pourtant, à rebours de ce qu’il faudrait faire, l’état interrompt ses aides puis en durcit l’accès, fragilisant le secteur dans une région Grand Est qui, elle-même, gèle certaines de ses dispositifs.
Les scientifiques sont unanimes : la transition écologique nécessiterait pourtant une enveloppe massive de financements supplémentaires. Or, le budget de l’état pour 2025 actait une contraction brutale des financements dédiés à la transition. le budget 2026 n’augure rien de bon. La région l’agglo et la ville qui voient leurs aides réduites emboîtent le pas...
Ne pas investir aujourd’hui dans la transition, c’est exposer la région et le pays à des crises plus coûteuses demain.
L’ADEME estime que l’inaction pourrait coûter l’équivalent de 10 % du PIB français, en cas de réchauffement de 3 degrés et demi.
Pourtant les citoyens nous réclament une eau pure, une énergie verte, une alimentation saine, 69 % de français qui sont hostiles au retour des néonicotinoïdes, les 84 % des Français sont favorables aux renouvelables. Ils placent la pureté de l’air en tête de leurs préoccupations, 88 % de français comptaient sur MaPrimeRénov' pour réduire leur facture d’énergie !
Pourtant les entreprises ont besoin de visibilité, les 100 000 artisans menacés, selon la Fédération Française du bâtiment, par les reculs en matière d’aide à la rénovation thermique les 25000 employés de la filière solaire. Et toutes les entreprises dont la décarbonation est la condition de la compétitivité encore plus
grave, les collectivités sont touchées par la fin des aides de l’état pour la transition, l’ADEME voit ses crédits d’incitation largement rabotés, le fonds vert qui permet à l’état d’aider les communes pour la transition écologique est diminué de moitié chaque année, il n’aide plus la ville de Charleville-Mézières à rendre son
éclairage public moins gourmand par exemple. L’agglomération et la ville, déjà très en retard sur ces sujets, sont donc moins incitées à mettre les bouchées doubles...
Cette politique court-termiste fait peser sur les plus précaires et sur l’ensemble des citoyens le coût croissant de l’inaction.
C’est une triple faute : écologique, économique et sociale.