Un pro nucléaire à la tête de l’ADEME : disruptif !
Samedi 4 décembre a été annoncée la possible nomination de Boris Ravignon à la tête de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME).
Elu depuis 2014 maire de Charleville-Mézières et président d’Ardenne Métropole, Boris Ravignon n’a pas particulièrement brillé en matière de maîtrise des énergies, restant obstinément sourd aux recommandations concrètes que notre élu EÉLV, Christophe Dumont, n’a pas manqué de lui adresser.
Si l’ensemble des collectivités subit la crise énergétique, toutes n’ont pas procrastiné à ce point. Prenant brusquement conscience que son inaction plonge l’agglomération dans un gouffre financier, M. Ravignon admet en novembre 2022 qu’Ardenne Métropole ne produit que 6 % de l’énergie qu’elle consomme sur son territoire (lequel regroupe d’importants services publics, entreprises tertiaires, industries et agriculture conventionnelle énergivores). Cette collectivité représente surtout 45 % de la population ardennaise – dont une proportion importante est en situation de précarité et n’a pas accès à une énergie abordable et renouvelable .
Mais il ne suffit pas de produire de l’énergie locale pour la maîtriser, encore faut-il s’occuper d’environnement. Le maire de Charleville n’a soutenu qu’un très frileux programme de réhabilitations, se satisfaisant de façades d’HLM ripolinées, plutôt que de rénovations globales. La récupération de chaleur fatale de l’usine Stellantis constitue un piètre bilan au regard de ce qu’aurait du être la conduite d’un vrai programme d’efficacité énergétique.
Plutôt que d’équiper les bâtiments communaux en panneaux solaires, Boris Ravignon et plusieurs élus, en mars 2022, ont préféré porter les Ardennes volontaires pour l’installation de deux EPR2 à Chooz, sans consulter la population. Pour eux, hors du nucléaire, point de salut !
Aujourd’hui, l’élu découvre l’eau chaude avec les possibilités offertes par la géothermie de notre sous-sol, tout en réalisant que l’intensité des réverbères ne peut être diminuée en raison des caméras de sécurité branchées sur le même réseau…
Au vu de son bilan local indigent, s’il devait être confirmé à la tête de l’A.D.E.M.E., Boris Ravignon aurait à se former urgemment à la territorialisation des énergies renouvelables, à moins qu’il n’ait pour mission de détricoter cette institution pour y imposer le nucléaire, coûteux et dangereux pour aujourd’hui autant que demain.