C’était un petit jardin…
Une enquête publique concernant une révision n°3 du PLU a eu lieu sur le site du Grand Reims du 1 au 15 octobre. Qui le sait ? Peu de citoyens en ont connaissance car l'information ne circule pas. Ces questions sur l'aménagement du territoire se font dans un entre soi. Or, elles intéressent et impliquent les habitants. L'absence de réels débats de la société civile nous interpelle et nous questionne quant à la perte de vitalité démocratique de la cité.
Cette révision concerne en particulier la suppression de jardins familiaux rue St Charles. Rappelons
que le Contrat local de santé 2024-2028 de la ville de Reims souligne le lien entre contexte environnemental et l'état de santé des populations. Reims demeure, malheureusement, une ville extrêmement minérale. Toute urbanisation augmente l'intensité des vagues de chaleur et la bétonisation de nouvelles surfaces de terre, dans un quartier traversé par une voie polluante, fera disparaître une indispensable bulle de fraîcheur. Détruire les jardins familiaux, c'est effectivement détruire un poumon vert, une richesse collective en termes de qualité de l'air, mais aussi en termes de qualité du sol, un sol vivant aux capacités conséquentes d'absorption des eaux. Au contraire, pour la santé des habitants rémois, pour réduire le CO2 et développer notre autonomie alimentaire, le PLU devrait chercher à préserver et à valoriser les espaces de terre intra-urbains cultivables ! Les jardins familiaux, patrimoine vivant, participent à l'entretien d'une culture sociale du travail de la terre et contribue activement au maintien de la biodiversité.
N’est-il pas cocasse qu’au même moment, la ville nous propose une conférence de l’ancien ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, sur le thème de son livre « Nourrir sans dévaster »
À la place de ce modèle de biodiversité, la ville propose de construire 17 terrains de tennis et de paddle. Il serait pourtant facile de les relocaliser sur les friches industrielles qui sont juste à proximité. Un partenariat pourrait être envisagé entre les écoles du quartier et les jardiniers. Les étudiants pourraient ainsi bénéficier d’un savoir-faire inestimable dans une logique intergénérationnelle. Jardiner c’est aussi un sport !
ne change !
Véronique Ritaly pour Les Ecologiste (EELV)